Recours au poème
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Dans ta bouche mûre
Dans ta bouche mûre
s’engouffrent les mots familiers
de toute une existence
passée à parler
le langage du monde.
Mouvance de la douleur
Réanime le
quand le souffle court
le sommeil
cesse
un temps
de respirer.
C’est un morceau
de vie
qui se déchire.
Guérir
En bord de mer
tu voudrais guérir.
C’est peut-être un bateau
qui vient de si loin
et ouvre le chemin
glisse dans le creux des vagues.
Son sillage d’écume
mousseuse
naît au jour présent
dans l’oubli
de la fin prochaine.
C’est le commencement
que tu saisis
dans un battement de paupières.
Incendie
Combler les sillons
des blessures étrangères
tisser des pansements
à la lueur de l’incendie.
Rebelle l’impatience
trace le chemin
dans la région en flammes.
Les vaillants déversent
l’eau du fleuve
et piègent le monstre affamé.
Se jouant du danger
l’étincelle se meut dans l’obscurité
meurt d’une belle mort
l’eau triomphe de l’étreinte.
Seule l’empreinte de la fumée
témoigne
Et ta main
Oh ta main…
Retrouvailles
Le silence fluide et léger
enveloppe.
Les souvenirs brumeux
s’estompent
d’un temps en lambeaux
dénudé
où distance et repli
cinglaient.
Tu reviens et jaillit
le commencement
tranquille d’un chant
que soutient le bruissement
silencieux de ton être.
17 secondes
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Numéro 7
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Les heures
se sont endormies
en même temps
que le jour.
Une nuit claire
insuffle
ses rêveries
sans pudeur.
Je sonde
les frontières
de la solitude.
Elle se love
dans l'écrin
de mon monde
et en dévoile
les contours.
Je vois la vie
se déployer.
Numéro 6
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Elle parle le silence.
Une oreille distraite écoute
les ponctuations
de son souffle.
Sans même y penser
les doigts caressent l'espoir
de se tenir main dans la main.
Le regard
s'égare et s'attarde
sur les secondes
qui se rapprochent en murmurant.
Numéro 3
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Dorénavant
comme un arrêt sur image
immobilisée cette nuit blanche
La brume revêt ses parures
et caresse nos visages figés
des riens baladent leur impertinence
Et se rient de nos cheveux emmêlés.
Dorénavant porte l’insolence
de la voie sans issue
dissimulée dans les recoins
du monde endormi.
Numéro 2
http://fr.calameo.com/read/0020273899e217167ca6b
Hantée
Chaque mot
en un spasme, me secoue
me traverse, m'habite
décrit une danse folle
Que je le saisisse à pleine bouche
que je l'abreuve
d'encre épaisse et noire
que je l'emprisonne à poings fermés
et le fixe
de mes yeux écarquillés.
Hantée
par tout ce qui aurait pu être dit
je mâche mes mots
leur goût d'inconnu
m'ouvre la sphère
d'un mystère familier.
Numéro 1
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Et ne rien oublier
Et ne rien oublier
de l'obscurité scintillante
de la voix du silence
de l'absence réconfortante
de l'empreinte de son être
de la tendresse de son Å“il
sombre.
Ne rien oublier
de sa présence palpable
dans l'isolement de la nuit
où le sommeil s'éclipse
et règne la lune pleine
gorgée de lumière douloureuse.
Elle parle encore
dans le mutisme
du monde endormi.
Soc et Foc éditeur
http://www.soc-et-foc.com/FLO_detail.php?date_flo=2015
J'ÉCRIS
L'insolite
a dérangé
l'ordre des choses.
Dans le bouquet
sur la table de nuit
flottent des odeurs
d'amertume.
Son sommeil agite
des rêves irréalisables
comme par mépris des limites.
Sous sa peau s'abrite un soleil
héritage de la liesse
des jours heureux.
Et toujours
l'élan vers l'autre
rayonne
illumine la rencontre
saisit l'instant
et dilate les frontières.
La fine membrane
de l'instant
palpite.
Bat le cœur de ce qui est à naître.
À l'aurore de la création
une hésitation
tremble de n'être pas assez humble.
J'écris. J'écris pour que l'insolite
dérange
l'ordre des choses.
Pour que dans le bouquet
sur la table de nuit
ne flottent plus
des odeurs
d'amertume.
Que mon sommeil
continue d'agiter
des rêves irréalisables
au mépris des limites.
J'écris
dans un élan vers l'autre
pour saisir l'instant
et que les frontières
se dilatent
Pour qu'à l'aube de la création
ne subsiste aucun regret.