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Recours au poème

www.recoursaupoeme.fr/poètes/séverine-landry

 

Dans ta bouche mûre

 

Dans ta bouche mûre
s’engouffrent les mots familiers
de toute une existence
passée à parler
le langage du monde.

 

 

Mouvance de la douleur

 

Réanime le
quand le souffle court
le sommeil
cesse
un temps
de respirer.
C’est un morceau
de vie
qui se déchire.

 

 

Guérir

 

En bord de mer
tu voudrais guérir.
C’est peut-être un bateau
qui vient de si loin
et ouvre le chemin
glisse dans le creux des vagues.
Son sillage d’écume
mousseuse
naît au jour présent
dans l’oubli
de la fin prochaine.

C’est le commencement
que tu saisis
dans un battement de paupières.

 

 

Incendie

 

Combler les sillons
des blessures étrangères
tisser des pansements
à la lueur de l’incendie.
Rebelle l’impatience
trace le chemin
dans la région en flammes.
Les vaillants déversent
l’eau du fleuve
et piègent le monstre affamé.
Se jouant du danger
l’étincelle se meut dans l’obscurité
meurt d’une belle mort
l’eau triomphe de l’étreinte.
Seule l’empreinte de la fumée
témoigne
Et ta main
Oh ta main…

 

 

Retrouvailles

 

Le silence fluide et léger
enveloppe.
Les souvenirs brumeux
s’estompent
d’un temps en lambeaux
dénudé
où distance et repli
cinglaient.
Tu reviens et jaillit
le commencement
tranquille d’un chant
que soutient le bruissement
silencieux de ton être.

17 secondes

http://revue17secondes.blogspot.fr/

 

Numéro 7

http://fr.calameo.com/read/002027389fc27f5a67e6e

 

Les heures

se sont endormies

en même temps

que le jour.

Une nuit claire

insuffle

ses rêveries

sans pudeur.

Je sonde

les frontières

de la solitude.

Elle se love

dans l'écrin

de mon monde

et en dévoile

les contours.

Je vois la vie

se déployer.

 

Numéro 6

http://fr.calameo.com/read/002027389c3aa07d7d053

 

Elle parle le silence.

Une oreille distraite écoute

les ponctuations

de son souffle.

Sans même y penser

les doigts caressent l'espoir

de se tenir main dans la main.

Le regard

s'égare et s'attarde

sur les secondes

qui se rapprochent en murmurant.

 

Numéro 3

http://fr.calameo.com/read/0020273893b965f926f41

 

Dorénavant

comme un arrêt sur image

immobilisée cette nuit blanche

La brume revêt ses parures

et caresse nos visages figés

des riens baladent leur impertinence

Et se rient de nos cheveux emmêlés.

Dorénavant porte l’insolence

de la voie sans issue

dissimulée dans les recoins

du monde endormi.

 

Numéro 2

http://fr.calameo.com/read/0020273899e217167ca6b

 

Hantée

 

Chaque mot

en un spasme, me secoue

me traverse, m'habite

décrit une danse folle

Que je le saisisse à pleine bouche

que je l'abreuve

d'encre épaisse et noire

que je l'emprisonne à poings fermés

et le fixe

de mes yeux écarquillés.

Hantée

par tout ce qui aurait pu être dit

je mâche mes mots

leur goût d'inconnu

m'ouvre la sphère

d'un mystère familier.

 

Numéro 1

http://fr.calameo.com/read/0020273890877c614886f

 

Et ne rien oublier

 

Et ne rien oublier

de l'obscurité scintillante

de la voix du silence

de l'absence réconfortante

de l'empreinte de son être  

de la tendresse de son Å“il

sombre.

Ne rien oublier

de sa présence palpable

dans l'isolement de la nuit

où le sommeil s'éclipse

et règne la lune pleine

gorgée de lumière douloureuse.

 

Elle parle encore

dans le mutisme

du monde endormi.

Soc et Foc éditeur

http://www.soc-et-foc.com/FLO_detail.php?date_flo=2015

 

J'ÉCRIS

 

L'insolite 
a dérangé 
l'ordre des choses. 
Dans le bouquet 
sur la table de nuit 
flottent des odeurs 
d'amertume. 
Son sommeil agite 
des rêves irréalisables 
comme par mépris des limites. 
Sous sa peau s'abrite un soleil 
héritage de la liesse 
des jours heureux. 
Et toujours 
l'élan vers l'autre 
rayonne 
illumine la rencontre 
saisit l'instant 
et dilate les frontières. 
La fine membrane 
de l'instant 
palpite. 
Bat le cÅ“ur de ce qui est à naître. 
À l'aurore de la création 
une hésitation 
tremble de n'être pas assez humble. 
J'écris. J'écris pour que l'insolite 
dérange 
l'ordre des choses. 
Pour que dans le bouquet 
sur la table de nuit 
ne flottent plus 
des odeurs 
d'amertume. 
Que mon sommeil 
continue d'agiter 
des rêves irréalisables 
au mépris des limites. 
J'écris 
dans un élan vers l'autre 
pour saisir l'instant 
et que les frontières 
se dilatent 
Pour qu'à l'aube de la création

ne subsiste aucun regret.

La porte des poètes

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