Silence
Je ne sais pas parler
De ce que je fais.
Je défais
Contourne
Détourne
Condense
Dans des nuages
De silence
Je tais.
Je ne sais pas
Parler
Dire
La couleur
L’odeur
La raison
De l’envie
Du désir
D’être encore
D’exister
En silence.
Si
Si demain tombait
Comme hier tremblait
Ta main gelée
Dans la sienne glacée
Aujourd’hui serait à point
Le moment où elle revient.
Des petits riens
Entre nous,
Jamais essentiels.
Les bruits de la vie m’ennuient.
Et je te heurte
Te provoque
Te cherche au-delÃ
Que ce ne soit
Une rencontre avortée
Par l’indéfini,
Fantomatique Etre
Que tu arbores
Comme un bouclier.
Je me souviens de la nuit blanche
Où tu m’es apparue la première fois.
Je me souviens de la nuit jaune
Où je l’ai tendrement bercé d’illusions.
Je me souviens de la nuit verte
Qui m’a frappée en plein sommeil
Pour me trouver éveillée
Au petit matin.
Je me souviens de la nuit rose
Dansante, tourbillonnante,
Où j’ai oublié de te dire bonne nuit.
Je me souviens de la nuit rouge
Où tu as enfin croqué la vie
Jusqu’à plus faim.
Je me souviens de la nuit bleue
Qui s’est perdue dans un cahier à spirales.
Je me souviens de la nuit…orange ?
Où je me suis endormie dans l’avion de nos vacances.
Je me souviens de la nuit noire
De l’erreur, la plus monumentale.
Je me souviens de la nuit étoilée
Celle qui s’est glissée entre nous
Jusqu’à faire vaciller le temps.
Je me souviens de la nuit lilas
Qui s’est endormie
Alors que je lui racontais une histoire.
Ami de toujours
Avant de naître
dans les replis du monde
sans doute nous sommes nous liés
Je te retrouve
malgré le brouillard
qui enveloppe nos sens.
Tu glisses à ma rencontre
marches dans mes pas
nous nous reconnaissons
dans les creux
de l’existence inachevée.
Amour
Je voudrais
T’écrire
Te décrire
T’emmener
Dans mes rêves
Mes fantasmes
Mes fantaisies
Te dire encore
La couleur
Du chaos
Du vertige
De t’aimer.